Le trésor des abbesses Read online
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— En tout cas, fais attention ! Et n’oublie pas, si tu as besoin d’aide, je suis là ! Je connais le monde qu’il faut au cas où il faudrait te débarrasser d’un parasite.
— Merci Margot. Donne-moi plutôt quelque chose pour me consoler du voyage… du léger hein ! Je dois me rendre rue du Temple.
— Pas de problème, mon tout beau ! Allez… je te bise et je file à mon fourneau. La cuisine ne se fera pas d’un claquement de doigts !
Et la cérémonie de la béatification par les papilles commença. Tout en dégustant les mignardises qu’on lui servait, Virgile songeait à la conversation avec Margot. Elle avait trop l’expérience de la rue parisienne pour se tromper sur les intentions de l’inconnu. Pour quelle raison Virgile était-il suivi ? Je verrai bien se dit-il. Je serai sur mes gardes à présent.
En sortant de la taverne, il héla un taxi qui rejoignait sa base. D’ordinaire, il préférait marcher, mais il devait arriver rue du Temple sans attendre. Installé sur la banquette arrière, il observait les rues des vieux quartiers qui exerçaient sur lui la même fascination, le même plaisir, sans cesse renouvelé. Depuis sa plus tendre enfance il se plaisait à imaginer les vies qui palpitaient derrière les façades des immeubles cossus des grands boulevards, avec toute leur cohorte de souvenirs, d’événements, et surtout les merveilles que cachaient les vieux appartements parisiens : les mobiliers, peintures, tapisseries ; les vaisselles, les bijoux… tout ce qui faisait la richesse artistique de ces inconnus dont il se plaisait souvent à imaginer l’existence. Cela lui était venu lorsque Saint-Just lui donna son premier cours sur l’histoire de l’art. La scène se déroula chez l’antiquaire devant un bonheur-du-jour qui avait, parait-il, appartenu à Joséphine. Le vieil homme lui montra la délicatesse des courbes, expliqua le travail de l’ébéniste, fit sentir du bout des doigts la patine et le grain des bois. Il lui fit observer la délicatesse de la marqueterie tout en lui contant la vie de Madame de Beauharnais dont l’enfant avait vu le portrait en miniature dans l’une des vitrines de Tontine. De ce jour, les antiquités ne furent plus des richesses commercialisables ; elles devinrent le reflet de leur époque et aussi celui de la personnalité de leurs possesseurs. L’histoire de ces œuvres issues de l’habileté des hommes était pour lui le plus beau livre, parce que vivant.
Cette façon particulière d’envisager le commerce de l’art développa chez lui une mémoire photographique et quasi encyclopédique de toutes les pièces qui passaient entre ses mains et celles de Saint-Just. Ainsi, Virgile n’oubliait jamais un lieu ni un itinéraire ou un visage. Les ruelles parisiennes n’avaient donc plus de secrets pour lui… mais restait le goût de la contemplation. Même à l’arrière d’un taxi, il retrouvait le plaisir intact de se baigner les yeux des richesses architecturales du parcours. Parvenue à hauteur de chez Saint-Just, la voiture s’arrêta en double file. Tout en réglant la course, Virgile regardait machinalement les vitrines de la boutique lorsqu’une impression désagréable de déjà-vu le saisit. L’homme qui s’attardait près de l’entrée avait plus l’air de surveiller l’intérieur que de s’intéresser aux objets proposés. Et cet homme, Virgile l’aurait juré, se trouvait la veille devant l’immeuble de Tontine. Le physique ne trompait pas… C’était le clochard qu’il avait aperçu hier. L’homme n’était pas futé, il n’y avait jamais de clochards rue Vivienne.
Virgile sortit de la voiture et s’approcha de l’entrée, ne sachant quelle contenance adopter : accoster l’individu et lui demander une explication où faire comme s’il n’avait rien remarqué ? Il n’eut pas à trancher… en l’apercevant, l’homme prit la fuite. Que se passait-il donc ? L’immeuble de Tontine faisait l’objet d’une surveillance pour le moins bizarre ; il était suivi ; et il retrouvait un individu louche à la porte de chez Saint-Just… Quelque chose de malsain se tramait !
Saint-Just était fébrile. Le vieil antiquaire ne tenait pas en place, allant d’un objet à un autre avec l’empressement caractéristique des préparatifs d’une vente importante.
— Ah ! Te voilà enfin ! Je t’attends depuis plus d’une heure.
— Bonjour mon oncle. Tu m’as demandé de venir pour 14 heures et je suis ponctuel… alors pourquoi cette mauvaise humeur ?
— Excuse-moi mon petit. Embrasse-moi… Mon client a avancé le rendez-vous ! Tu imagines que c’est un peu la panique. Il me faut tout préparer pour son arrivée.
— Qu’as-tu de spécial à préparer pour cela ? Au fait, que voulais-tu me montrer avant qu’il n’arrive ?
— J’essaye de mettre en valeur quelques pièces susceptibles de l’intéresser… J’espère qu’il en prendra certaines en plus de celles qu’il a déjà réservées. Cela m’oblige à revoir tout l’agencement de la boutique. Bon ! Viens, je vais te montrer ce qui m’a intrigué. Il faut que tu me dises ce que tu en penses. Je ne dirai pas un mot de plus… je ne veux pas influencer ton jugement. Ils passèrent à l’arrière de la vaste salle où étaient disposés artistiquement meubles et bibelots, peintures et tapis ainsi que de superbes bibliothèques remplies de livres anciens. L’ensemble évoquait un intérieur luxueux : le cadre de vie d’un châtelain ayant choisi scrupuleusement chaque objet. L’effet rendu était spectaculaire ! C’était l’une des recettes de Saint-Just pour conquérir sa clientèle. Il se plaisait à dire que le désordre et l’amoncellement que ses concurrents étalaient dans leurs locaux exigus étaient exactement ce qu’il fallait pour amener les véritables amateurs chez lui.
— Tiens ! Voici le manuscrit que tu as rapporté de Trèves. Et là, les pages que je souhaite que tu étudies. Je te laisse seul un moment, je vais finir mes arrangements.
Dès que l’antiquaire fut sorti, Virgile l’étudia. C’était un très vieil ouvrage… une pièce exceptionnelle ! Le papier était si vieux que les feuilles étaient presque pétrifiées, et les encres étaient délavées. En le manipulant avec précaution, il entreprit la lecture des quelques pages que lui avait indiquées Saint-Just. Avec un coup au cœur, il comprit la teneur du texte. Écrit en latin, comme tous les manuscrits de cette époque, il relatait le voyage de saint Hydulphe entre Trêves et la région de Saint-Dié des Vosges qui avait mission de bâtir une nouvelle abbaye, destinée à abriter le plus grand trésor de la chrétienté. Les paragraphes suivants évoquaient les aléas du voyage et l’installation de l’ermite à mi-chemin de deux abbayes en construction : Etival et Senones. Virgile ne perdit pas de temps à approfondir sa lecture, il y avait plus urgent à faire… Montant à l’étage, il prit l’appareil photo et fit rapidement des clichés de toutes les pages. Il avait presque fini lorsque Saint-Just l’appela : l’acheteur était arrivé.
— Monsieur Basilivitch, permettez-moi de vous présenter mon neveu Virgile qui est allé enchérir pour votre manuscrit à Trêves. Il me seconde dans mon travail et effectue tous les voyages… cela forme la jeunesse, comme on dit chez nous.
Ce fut avec un accent à peine marqué que Basilivitch répondît avec affabilité.
— Chez nous aussi, nous avons ce genre d’expression. Un grand merci à vous jeune homme… c’est une grande joie de remporter un manuscrit de cette importance et de cette valeur. Nous tenons beaucoup à reconstituer un patrimoine religieux en Géorgie.
— Vous m’étonnez, Monsieur Basilivitch… Je pensais que dans les pays slaves on était orthodoxe plutôt que catholique romain.
— En général oui ! Mais voyez-vous, ce qui compte c’est d’avoir quelque chose à quoi se raccrocher. Après la république des soviets il ne nous est resté que ruine et pauvreté. Notre peuple a besoin d’objets à contempler.
— Ne pensez-vous pas que l’argent investi dans ces antiquités aurait été mieux utilisé pour nourrir les pauvres ?
— Vous voyez cela en homme de l’Ouest. Nous autres, à l’Est, avons l’âme différente, plus nostalgique. Et cet argent aurait nourri combien de gens ? Pendant combien de temps ? Tandis que là, ce manuscrit et toutes les reliques que je rapporte de mes voyages vont apporter une consolation spirituelle pendant des années… et à un bien plu
s grand nombre. De plus, jeune homme, ignorez-vous que ce commerce vous fait vivre aussi ? Mais vous me plaisez ! J’apprécie que l’on donne son avis en toute franchise… j’aurai encore le plaisir de travailler avec Monsieur de Saint- Just et vous-même. Et d’ailleurs, que pensez-vous du manuscrit ?
Derrière la bonhomie affichée, Virgile sentit la tension, et le danger… Cet homme était loin d’être aussi patelin qu’il voulait s’en donner l’air.
— Oh ! Une merveille… Il y a peu de manuscrits de cette époque en aussi bon état, mais il a peu d’enluminures donc ce n’est recherché malgré sa valeur historique.
— Je ne parle pas de cela. L’avez-vous lu ? Demanda le Soviétique avec un regard aussi glacial que les vents de Sibérie.
— Grand dieu non ! Je n’en ai pas eu le temps. Aussitôt la vente conclue, je suis rentré. Et l’on n’étudie pas un tel ouvrage en conduisant. Dès que je suis arrivé à Paris, j’ai remis l’ouvrage à mon oncle pour qu’il l’enferme au coffre ! Je n’aime pas prendre de risques avec les acquisitions de nos clients. Ce serait mettre en péril notre réputation professionnelle.
Saint-Just confirma en alléguant que le crachin qui tombait partout ces derniers jours humidifiait trop l’atmosphère pour qu’on prenne le risque d’abîmer le livre en l’étudiant en dehors d’un cadre rigoureusement climatisé. Pour cette raison, on remettait aujourd’hui à Monsieur Basilivitch son acquisition dans une petite caisse métallique parfaitement jointe, où le degré d’humidité était régulé par de petites capsules chimiques.
— Eh bien ! Je n’ai plus qu’à prendre congé. Ma voiture arrive… Cela a été un plaisir de traiter avec vous Messieurs. Si vous trouvez d’autres reliques ou manuscrits de ce genre, n’hésitez pas à me contacter… Je suis preneur. Et si vous trouvez d’autres ouvrages sur l’histoire de l’église d’occident, achetez ! Ne vous posez pas de questions… achetez ! Je serai généreux…
Au moment où il sortait, sa voiture, une longue forme noire, s’avança à hauteur de la porte. L’homme s’y engouffra et disparut derrière les vitres teintées. Dans l’angle d’ouverture de la portière, Virgile eut le temps d’apercevoir le profil du chauffeur. C’était le faux clochard et aussi l’homme qui surveillait la boutique lors de son arrivée.
En se retournant vers son oncle, le jeune homme vit le soulagement de celui-ci et s’en étonna.
— Eh bien ! Mon oncle, tu n’as pas l’air satisfait que cette affaire ait été menée rondement…
— Oh ! Ce n’est pas cela. C’est une excellente affaire ! Qui a été payée rubis sur l’ongle ! Non, ce qui me gêne c’est l’origine de l’argent qui a servi à la financer. Je n’ai pas voulu t’en parler auparavant pour ne pas t’inquiéter et pour que tu gardes l’air naturel… J’ai reçu un coup de fil de la brigade anti-banditisme. D’après eux, Basilivitch est un patron de la mafia russe. Il se trouve sous surveillance. Ils m’ont contacté pour que je les informe des tractations avec lui. Ils se demandent pourquoi Basilivitch investit des fortunes considérables dans l’achat de manuscrits religieux français. Ils m’ont conseillé de ne pas lui déplaire parce qu’il a la réputation d’être très…. expéditif. Tout ceci est inquiétant, tu ne trouves pas ?
— Si ! Et il y avait déjà de quoi. Nous sommes tous surveillés et suivis. Tontine, toi, moi… qui d’autre encore ? Je ne sais pas… En arrivant tout à l’heure, le chauffeur de Basilivitch surveillait ta boutique. Et je l’avais déjà aperçu hier, déguisé en clochard en bas de chez Tontine. Il m’a suivi aujourd’hui. C’est Margot qui me l’a fait remarquer… — Et ce matin, quelqu’un a essayé de voler le sac de Tontine dans la rue !
— Quoi ! Pourquoi ne me l’as-tu pas dit tout de suite ? Elle n’a rien au moins ?
— Non, non. Ne t’inquiète pas, elle n’a rien et le voleur n’a obtenu que quelques bleus et des contusions. Elle l’a un peu malmené à coups d’ombrelle. Il n’a pas réussi à lui voler son sac. Cette agression est peut-être liée à nos affaires… peut-être pas ! Comment savoir ?
— Je pense que le fin mot de toute cette histoire… c’est le manuscrit de Trêves. Dans les pages que tu m’as indiquées, il est question du plus grand trésor de la chrétienté. Et Basilivitch voulait s’assurer que nous n’avions pas pris connaissance de ce fait.
— Il me semblait que ça concernait quelque chose d’important, mais je n’ai pas su traduire le texte, et seuls quelques mots ont retenu mon attention. Tu as réussi à en interpréter une partie ?
— Oui, et j’ai fait mieux ! J’en ai photographié presque toutes les pages. Nous allons l’étudier.
— Je n’y avais pas pensé ! J’ai envisagé de le photocopier, mais cela aurait pris trop de temps et il m’aurait fallu sortir le manuscrit de la boutique… je ne sais pas pourquoi, je n’y tenais pas. Je n’ai pas pensé à ton petit appareil.
— Tu apprendras. Viens, je vais transférer les images et les imprimer, lui dit Virgile.
— Tu n’apportes pas les pellicules au développement ?
— Mon oncle, c’est fini tout ça. Plus de pellicules ni de développement, nous sommes à l’ère numérique. Je sais que tu as du mal à t’y faire, mais c’est tellement plus rapide aujourd’hui !
— Un peu trop pour moi. Allez ! Montre-moi !
Le reste de la journée fut consacré à l’étude du manuscrit. Pour l’essentiel, le livre racontait la vie de saint Hydulphe, fondateur de l’abbaye de Moyen-moutier située près de Saint-Dié dans les Vosges. Le seul paragraphe particulier était celui qui évoquait un trésor confié au saint homme. Les pages suivantes racontaient l’édification d’un nouveau monastère à la croisée d’autres abbayes en construction, formant ce que l’on appellera plus tard « la croix monastique des Vosges ». Sans vouloir s’emporter, il semblait y avoir un fond de vérité sur l’existence d’un trésor. L’hypothèse se confirmait si l’on pensait que la mafia russe s’y intéressait de près. Il n’était pas dans leurs habitudes de mener des opérations inutiles, et les explications avancées par Basilivitch étaient trop simplistes pour que l’on y croie vraiment. Virgile émit plusieurs théories. La plus logique était que le trésor de saint Hydulphe ait servi à financer la construction de son abbaye. La seconde, que ce trésor, le plus précieux de la chrétienté, soit une relique très sainte ce qui expliquait la construction d’un nouveau monastère pour l’abriter. Mais aucune de ces possibilités ne satisfaisait Virgile ni son oncle. La mafia ne se serait pas mise en chasse sans éléments pour conforter la thèse d’un trésor. De plus, Virgile et Saint-Just avaient remarqué que Basilivitch savait parfaitement de quoi parlait le livre.
L’après-midi tirait à sa fin. Laissant là leurs cogitations, les deux antiquaires décidèrent d’aller voir Tontine. Non pas qu’ils s’inquiétaient pour elle… ils connaissaient trop sa vitalité et savaient, bien au contraire, qu’elle se montrerait plus pétulante que d’habitude et leur raconterait son aventure par le menu. Tontine avait un don d’actrice consommée pour mimer ses histoires.
Les deux compères furent surpris, en arrivant rue Vivienne, de rencontrer des policiers à la porte de l’immeuble, vérifiant l’identité des visiteurs. Ils déclinèrent la leur, demandant quelques explications sur la présence des agents. Une tentative de cambriolage, leur dit-on. Doublée d’une agression sur des gens de maison… L’inquiétude leur fit escalader prestement les marches jusqu’à l’appartement de Tontine. Sur le palier, d’autres uniformes refoulaient les curieux. Ils réussirent à franchir la porte après avoir subi une seconde vérification. Dans le salon, Tontine servait un vieux vin de Porto à un homme dont on n’aurait pas imaginé qu’il soit autre chose que commissaire de police. Tontine les accueillit avec sa chaleur coutumière.
— Monsieur le commissaire, je vous présente mon neveu Virgile et mon vieil ami Monsieur de Saint-Just.
— Le commissaire Flamberge mène l’enquête, leur dit-elle. Il a pris immédiatement l’affaire très à cœur à cause de la valeur de certaines pièces historiques que je conserve ici, mais dont
j’ai déjà transféré la propriété aux musées nationaux. Je ne suis plus que l’usufruitière de toutes ces beautés. Il est normal qu’un représentant de l’État vienne vérifier qu’il ne manque rien au patrimoine national, et surtout qu’il élucide cette affaire montée d’avance.
— Comment cela Tontine ? Que s’est-il passé ? Tu ne nous as pas laissé le temps de demander de tes nouvelles. Tout va bien ? Où est Grognard ? J’ai un millier de questions à te poser…
— Virgile, mon trésor, rassure toi, il n’y a pas de blessés et il semble que rien n’ait été volé. J’ai prévenu la police parce que c’était la chose la plus logique à faire. Des hommes sont entrés par effraction ici. Ils ont sonné à la porte en disant qu’ils faisaient une vérification pour le syndic de copropriété à propos de fissures sur un mur porteur… Bettie les a laissé entrer, bien sûr. Ils l’ont ligotée, bâillonnée, et l’ont mise comme un vieux tas de linge dans le placard. Après, on ne sait pas ce qu’ils ont fait. Bettie n’a rien entendu. Elle ne sait pas combien de temps ils sont restés là, ni quelles pièces ils ont visitées. C’est lorsque je suis rentrée tout à l’heure que je l’ai découverte. Elle se remet doucement, mais elle a eu très peur.
— Et ton Grognart ?
C’est ainsi qu’on différenciait les jumeaux. Il y avait le Grognart de Virgile, et celui de Tontine. Tous deux Fils du premier Grognart qui avait pris sa retraite dans sa Normandie natale après avoir servi la vieille dame pendant de nombreuses années.
— Il est allé au garage. La voiture faisait un drôle de bruit et je voulais aller à la campagne un jour ou deux. Il est donc parti faire vérifier… on ne sait jamais. Je crois qu’on a manigancé son absence pour que les cambrioleurs puissent entrer. Ce n’est pas ma pauvre Bettie qui aurait pu les arrêter !
— Et tu dis qu’on ne t’a rien pris ? Tu as tout vérifié ? C’est étonnant quand même d’organiser ce scénario pour ne rien prendre !