Le trésor des abbesses Page 3
— Rien ! Je sais, c’est absurde… mais je ne vais pas dire qu’on m’a volée si l’on ne m’a rien pris. J’aurais préféré vois-tu, parce que si l’on ne m’a rien dérobé c’est que les voleurs cherchent quelque chose de bien précis et ne l’ont pas trouvé. Mais quoi ? Cela veut dire qu’ils peuvent revenir. Cela m’inquiète. Ce ne sont pas des cambrioleurs ordinaires… car il y a ici de véritables fortunes et ils n’ont rien emporté. Pas le plus petit objet. Je ne comprends pas !
— Moi, si ! Je crois avoir en tout cas une partie de l’explication. Il ne me manque que quelques pièces pour comprendre l’ensemble du puzzle.
— Racontez-moi cela, jeune homme. J’ai moi aussi quelques éléments. Nous arriverons certainement à un résultat en mettant nos morceaux bout à bout. Le commissaire qui s’entretenait avec Saint-Just n’avait rien perdu de la conversation de Virgile avec sa Tante. Il avait l’oreille fine et plus d’aplomb qu’on ne l’aurait pensé au premier abord. L’autorité dont il faisait preuve à présent n’était pas seulement une vue de l’esprit. L’homme dégageait une vraie force de caractère sous des dehors bonhomme.
— Eh bien ! lui répondit Virgile. Je pense que tout cela est lié à nos dernières acquisitions. Voyez-vous, je suis allé à Trêves il y a quelques jours pour conclure une vente. Il s’agissait de manuscrits des abbayes vosgiennes. Lors de la révolution, les bibliothèques abbatiales ont été démantelées et leur contenu dispersé en ventes privées ou remis aux communes ; c’est ainsi que notre vendeur a hérité d’un certain nombre de pièces très précieuses pour tout amateur de livres anciens. Parmi les volumes se trouvait un ouvrage sur l’histoire de Saint Hydulphe, fondateur de l’abbaye de Moyen-moutier. Monsieur Basilivitch, homme d’affaires géorgien, a eu vent de l’affaire et nous a chargés d’acheter ce manuscrit. Nous le lui avons remis cet après- midi. Vous me direz que tout ceci normal… Ce qui ne l’est plus, c’est que j’ai été suivi, que le chauffeur de Basilivitch surveillait la boutique de mon oncle et qu’il était la veille devant chez Tontine, déguisé en clochard. Ajoutez à cela la tentative de vol en pleine rue. Cela fait un certain nombre d’éléments inhabituels en deux journées à peine, au moment où nous remettons son manuscrit au géorgien. Et celui-ci tenait au secret sur ce livre et son contenu. J’en ai encore froid dans le dos quand je repense à son regard lorsqu’il m’a demandé si je l’avais étudié, je lui ai répondu que je n’en avais pas eu le temps… Et je n’avais aucune envie de contrarier notre homme. On aurait dit un cobra, prêt à mordre… Prêt à tuer.
—Tout cela corrobore les informations que je possède déjà, dit le commissaire. Y compris votre conclusion. L’homme est dangereux, très dangereux même ! On sait peu de choses sur lui, hormis qu’il est d’origine géorgienne. Mais d’après nos renseignements, ce n’est pas pour le compte de cette république qu’il opère… Ce serait plutôt pour la mafia ! Et il dispose de fonds importants dont nous ignorons la provenance. L’argent jaillit sous ses doigts comme par magie. Et les morts ne se comptent plus dans son sillage. Nous le surveillons discrètement. Simple principe de précaution. Nous n’avons rien à lui reprocher, mais l’homme nous inquiète. Sa réputation sent le soufre. Nous allons resserrer le filet autour de lui. Au fait, jeune homme, comment vous êtes-vous rendu qu’on vous surveillait ?
— Margot, la patronne de la Taverne rue de Lappe. Elle s’en est aperçue et me l’a dit.
— Je connais de réputation… dit Flamberge avec une lueur gourmande dans le regard. Malheureusement, je n’ai jamais été emmené dans l’arrière-salle ; juste la première. Et Margot est une femme exemplaire par bien des côtés.
— C’est une vieille amie en qui j’ai une confiance totale. Justement… si nous allions tous dîner chez elle pour nous remettre de ces émotions ! Nous pourrions finir la journée sur une note un peu plus gaie. Commissaire, je vous invite ; acceptez-vous de vous joindre à nous ?
— Avec le plus grand plaisir !
Aussitôt dit, tous prirent place dans la limousine que Grognart venait de ramener. Durant le trajet, Bettie informa le chauffeur des événements. À la Taverne, Margot les installa là où elle pourrait facilement s’occuper d’eux. Virgile lui présenta le commissaire qui fut accepté au privilège de l’arrière-salle d’un bref sourire et lui raconta leurs aventures.
Margot n’en revenait pas ! Une colère froide se lisait dans son regard. Il ne faisait pas bon s’en prendre à ses amis… Et Tontine était une sainte aux yeux de l’aubergiste. Le commissaire tranquillisa tout le monde en assurant qu’une protection discrète serait mise en place. La soirée fut détendue et l’on se régala d’anecdotes de Saint-Just en sus de quelques merveilles gastronomiques entrelacées de légendes normandes dont Grognart avait une connaissance encyclopédique.
Le lendemain matin, Virgile travailla d’arrache-pied sur les vieux documents qui s’entassaient au bout de sa table. Il triait, annotait, comparait sans relâche depuis les premières lueurs matinales. S’il ne parvenait pas à identifier l’auteur de la carte ancienne, il en avait trouvé le scriptorium d’origine. C’était, au XIVe siècle, une abbaye célèbre dans toute l’Europe pour son école de grammaire : Médium Monasterium, devenu Moyen-moutier… Cette même abbaye fondée par saint Hydulphe dont les pérégrinations faisaient l’objet du codex acquis par Basilivitch. Virgile ne comprenait pas pourquoi l’artiste avait passé autant de temps à faire un travail de débutant alors qu’à son époque il était sûrement l’un des meilleurs enlumineurs de France… Aucun doute possible ! Cette carte avait été exécutée par un maître. Celui- ci avait pris soin de faire lui-même ce travail ingrat. Il fallait que la raison soit impérieuse. Cette idée se trouvait renforcée par la qualité du parchemin ; on n’avait pas utilisé un palimpseste comme cela se faisait couramment, et c’est sur une peau vierge que la reproduction avait été réalisée. L’énigme passionnait Virgile. Il passait tout son temps libre à tenter de la résoudre. Il avait réussi à traduite une grande partie des notes marginales, et il connaissait à présent les grandes lignes de l’histoire que racontait ce parchemin. Il ne comprenait pas pourquoi on avait écrit en araméen et non en latin, car l’auteur de l’un des cartouches était Eusèbe de Césarée, le chroniqueur de l’empereur Constantin. Le texte relatait les grandes étapes d’un voyage effectué au moyen orient, en Galilée et à Jérusalem. Mais Virgile ne parvenait pas à identifier les voyageurs. C’étaient des personnages importants, parce que l’on n’équipait pas une caravane pour un prétexte futile. De plus, il était extrêmement rare qu’un convoi soit organisé pour une troupe aussi modeste : trois personnes accompagnées de leurs guides et de quelques serviteurs. Virgile se disait qu’il arriverait bien à bout de ce mystère. Au besoin, il recourrait aux services de son ami Étienne, chercheur à la Sorbonne. Il avait le temps… il préférait avancer pas à pas et tenter de mettre des noms et une histoire sur cette carte. L’auteur d’origine était inconnu. Cela, il en avait la certitude. Eusèbe de Césarée indiquait qu’il n’avait fait que transcrire une composition qui remontait à près de trois cents ans. La question en suspens était la suivante : quel était le but de ce voyage si important pour que trois cent ans après, le chroniqueur de l’empereur, l’un des plus célèbres lettrés et surtout le plus grand historien de l’ère préchrétienne, prenne le soin d’en effectuer lui-même la copie ? Y avait-il un secret à préserver ? Était-ce pour éviter toute erreur qu’Eusèbe n’avait pas délégué la tâche ? Et le copiste de Moyen-moutier… quelles furent les raisons qui le conduisirent à observer le même comportement que le chroniqueur romain, mille ans après ? Il fallait absolument que Virgile comprenne le but de ce voyage en Palestine. Il cherchait… cherchait. Trois personnages importants, au tout début de l’ère chrétienne, voyageant en Galilée et en Palestine… Son instinct de chasseur lui disait suivre cette trace-là ! Qui pouvaient-ils être ? L’affaire était passionnante ! Son instinct lui soufflait que le manuscrit de Saint-Hydulphe et la carte d’Eusèbe de Césarée étaient liés puisque tous deux prove
naient de la même abbaye.
Il poursuivit son travail d’archivage et de classement, l’esprit occupé. À un moment, son regard accrocha la pendule : 16 heures. Il fallait se mettre en route. Saint-Just l’emmenait faire la connaissance d’une restauratrice d’œuvres d’art : Axuéna. Elle était passionnée de culture grecque ancienne et Byzantine et s’était spécialisée dans la restauration d’œuvres de cette région. Saint-Just avait fait sa connaissance depuis peu et comptait utiliser ses talents. L’antiquaire avait apporté le petit triptyque de l’adoration des mages destiné à Tontine et qui nécessitait une légère intervention. Lorsque le vieux monsieur fit les présentations, les deux jeunes gens sympathisèrent immédiatement.
Axuéna expliqua à Saint-Just comment elle procéderait pour redonner leur vivacité aux couleurs du petit triptyque. Pendant ce temps, Virgile flânait devant les tables de travail, admirant la qualité des travaux en cours. La jeune femme possédait une grande maîtrise et une vraie personnalité artistique ; ses esquisses, fusains, sanguines et aquarelles le prouvaient sans l’ombre d’un doute. Ces productions apportaient une note particulière à l’atmosphère. Douceur et puissance mêlée ; couleurs harmonieuses à la palette infinie. Le talent imprégnait les lieux. Virgile se sentait en communion avec la jeune femme. Tout en musardant, il l’observait discrètement. Axuéna était aussi agréable à regarder que ses tableaux. Son assurance naturelle alliée à une voix chaude et basse mettait en confiance. Elle était captivante. Ses grands yeux noirs, très mobiles, venaient compléter l’impression d’ensemble. Se tournant vers lui, sourire aux lèvres, Axuéna lui dit :
— C’est oui !
— Pardon ? S’enquit-il, un peu surpris.
— C’est oui pour le dîner. C’est bien à cela que vous pensiez ? Cela me fera très plaisir. Demain soir ?
Totalement déconcerté, il avait le sentiment qu’elle lisait dans ses pensées. Ce fut presque en rougissant qu’il lui demanda :
— Où voulez-vous aller dîner ? Quel est votre endroit favori ?
— À vous de trouver… Vous me ferez la surprise. J’adore ça ! Vous passerez me prendre à 20 heures ici. Je serai prête.
Et se tournant vers Saint-Just qui n’avait pas perdu une miette de l’échange et se régalait de la confusion de Virgile, elle reprit :
— Nous sommes d’accord, Monsieur de Saint-Just. Ce sera un vrai plaisir pour moi de travailler sur ce tableau. Je suis ravie d’avoir fait votre connaissance et je sais que nous allons souvent nous revoir. N’hésitez pas à venir me voir pour une expertise, je le ferai gracieusement. J’ai tellement peu l’occasion de rencontrer de vrais amoureux de l’art. Je ne vois que des gens qui ont le mot argent à la bouche. Avec vous, c’est comme une rosée de printemps, rafraîchissante au possible. Et vous Virgile, j’ai lu dans vos yeux que vous aimiez mes peintures. C’est le meilleur compliment que je pouvais recevoir. Je suis réellement enchantée de vous connaître. Maintenant, il faut que je vous jette dehors tous les deux, car ce petit tableau byzantin me donne déjà des fourmis dans les doigts. J’ai une tonne de travaux à faire et si vous voulez que je sois libre demain soir, vous devez me laisser me remettre au travail.
Arrivés chez Saint-Just, ils étudièrent le manuscrit de Basilivitch et commencèrent le travail fastidieux consistant à collationner tous les éléments ayant un rapport avec lui. Saint-Just recherchait dans ses nombreuses bibliothèques tous les ouvrages portant sur l’époque d’évangélisation et de construction des monastères. Virgile quant à lui utilisait les ressources modernes en pillant les mémoires numériques de la Bibliothèque Nationale de France.
Saint Hydulphe était connu. Son histoire, relatée dans la « Vita Hydulfi » faisait état des miracles qui jalonnèrent la route du prélat. Sa vie a fait l’objet de nombreux ouvrages dont les originaux ont disparu lorsque les bibliothèques abbatiales furent démantelées à la révolution.
Ce qui reste de ces livres se trouve aujourd’hui à la bibliothèque municipale d’Épinal. C’est là que Virgile devrait se rendre s’il voulait en apprendre davantage…
Mais avant de songer à organiser ce voyage, il voulait plus d’informations sur la carte d’Eusèbe de Césarée. Il savait comment alléger le travail : en demandant l’aide de son ami Étienne, brillant chercheur en histoire médiévale à la Sorbonne.
Virgile prit le chemin de l’université après avoir prévenu Saint-Just. Il était déjà trop tard pour y pénétrer puisque les cours étant terminés, alors les deux amis avaient convenu de se retrouver au café situé à deux pas de là. Les deux compères l’avaient assidûment fréquenté quelques années plus tôt lorsqu’ils étaient eux-mêmes étudiants.
Accoudé à un guéridon, le visage enfoui dans un vieux bouquin, Étienne était reconnaissable à sa tignasse flamboyante.
Il ne pouvait se targuer d’avoir un physique, mais c’était ce que l’on appelle un génie ! Plus que brillant dans son domaine, son esprit avait arpenté tous les chemins de la connaissance. Il possédait un savoir encyclopédique dont le point d’orgue –sa profonde connaissance du monde médiéval– lui valait d’être maître de conférences dans l’une des plus prestigieuses universités au monde. À l’instant où Virgile pénétrait dans le bar, Étienne lui fit signe. Les deux amis se saluèrent fraternellement, ravis de ce prétexte pour se retrouver. Leurs vies trop trépidantes ne leur permettaient plus de se voir aussi souvent qu’ils l’auraient souhaité.
— Montre-moi ! Fit Étienne. Je sais que tu ne m’as pas fait sortir juste pour le plaisir de me voir… Tu as quelque chose sur le feu et tu penses que je suis capable de t’aider. Ah ! Ce que c’est bon ! Toi, qui vole de succès en succès… toi, l’incollable en histoire de l’art, tu as besoin du petit bureaucrate que je suis ! Hummmm c’est un trop grand plaisir… Laisse-moi le goûter un peu… Pardonne-moi, je suis taquin ! Je suis sincèrement très heureux de te voir, c’est devenu trop rare… il faudrait que tu viennes dîner plus souvent chez moi. Bon, maintenant montre-moi… Si tu as besoin de moi, c’est forcément à cause d’un vieux parchemin que tu n’arrives pas à déchiffrer… Allez, donne !
— Tu as dû être détective dans une vie antérieure… Tiens, dis-moi ce que tu en penses, ou plus précisément à quoi cela te fait penser au premier abord.
Délicatement, le chercheur prit la carte, et après avoir déposé son verre sur la table d’à côté et nettoyé le guéridon, la plaça devant lui. Il fit abstraction totale du monde extérieur… Il entrait dans son univers personnel. Comme s’il n’était plus de ce monde que physiquement, son esprit s’envolant ailleurs. Il observa le document durant de longues minutes, puis commença à le manipuler avec des gestes doux. Aucune expression ne remontait à la surface de son visage… impossible de savoir ce qu’il pouvait penser. Ensuite, il souleva la carte et la plaça en pleine lumière, la retourna encore et encore dans tous les sens en prenant son temps. Il la reposa de nouveau sur la table et sortit d’une de ses poches une loupe à fort grossissement. Un petit raclement de gorge annonça que le premier examen était fini. Virgile avait l’impression de se trouver dans une salle de cinéma où l’on vient de rallumer les lampes, une fois la projection finie… Étienne dit :
— Intéressant ça ! J’avoue que c’est une énigme. Je n’ai jamais rien vu de tel, ni entendu parler de quelque chose s’en rapprochant. D’où tiens-tu cette carte ? Que sais-tu à son sujet ? Parle ou je te torture !
Virgile lui parla de son expédition pour le compte de Basilivitch ainsi que de l’étrange lien qu’il y avait entre cette carte et le vieux manuscrit. Durant ce temps, Étienne reprit un regard rêveur tandis que sa cervelle de surdoué assemblait des éléments dont on n’avait pas la moindre idée. Puis son regard redevint vif.
— Je ne peux rien faire ce soir. Je n’ai pas le matériel nécessaire. Il faut que je consulte un de mes collègues de géographie. Ils ont un programme informatique capable de nous dire quels sont les lieux en question. Il suffit de numériser ta carte et le logiciel va la comparer avec des millions d’autres
dans ses mémoires. Le grand avantage de ce logiciel est qu’il tient compte de l’évolution naturelle de la géographie, de l’érosion, du déplacement des plaques tectoniques et des changements de cours des rivières. Même si la topographie de ta carte a changé, on trouvera où ça se situe et à quelle époque avec précision. Il a été conçu en collaboration avec des météorologues, des ingénieurs en agronomie, des géographes, des archéologues… enfin, pas mal de monde. Cette bombe technologique est encore en phase d’essais et je suis sûr que cette recherche va les intéresser. Tu peux me la laisser ? J’en ferai une copie auparavant, rassure-toi.
— J’en ai déjà plusieurs. Je me doutais que tu voudrais la garder quelques jours. Je te la laisse, mais, s’il te plaît, sois discret. On ne sait pas encore avec quel secret nous sommes en train de jouer et je me méfie de certaines personnes peu scrupuleuses. Cela pourrait peut-être devenir dangereux s’il y a beaucoup d’argent à gagner.
— N’aie crainte, j’ai l’habitude. Les manuscrits sur lesquels je travaille valent des fortunes. Cette carte ne sera vue que par mon collègue et j’ai toute confiance en lui. Fais-moi aussi un jeu de copies de ton manuscrit sur St Hydulphe… je ferai aussi quelques recherches de ce côté-là. Il est possible que tu aie mis la main sur un exemplaire unique. Si l’université avait su cela plus tôt, nous aurions tenté de trouver un accord avec un musée pour qu’il soit racheté et demeure en France. Dommage, trop de belles choses partent à l’étranger pour moisir dans des collections privées où plus personne n’en profite.
— Je partage totalement ton point de vue. Tu sais qu’aussi souvent que possible nous prévenons les musées… mais cette fois-ci, je ne savais pas trop ce que j’allais trouver. Il est de plus en plus rare de découvrir des inédits ou des manuscrits perdus, on ne peut pas crier au loup à chaque fois.